La coupe des arbres peut être source d’interrogations. Pourtant, elle constitue avant tout un acte de récolte : depuis toujours on coupe des arbres pour utiliser le bois, une ressource naturelle précieuse, renouvelable et durable. Ce matériau est dit durable car il se régénère naturellement, stocke du carbone tout au long de sa vie, et peut être utilisé dans de nombreux usages (construction, énergie, mobilier…) avec une faible empreinte environnementale.
Dans les forêts publiques, ces coupes s’inscrivent dans une gestion durable, encadrée par le Code forestier. Elles visent à assurer le renouvellement des peuplements, à renforcer la résilience des forêts face aux changements climatiques, et à maintenir leur vitalité. Chaque intervention est planifiée, réglementée et justifiée par des objectifs précis, dans le respect des équilibres écologiques, économiques et sociaux.
L’analyse de toutes les facettes de la forêt permet aux forestiers de proposer des orientations à la fois dans l’espace (par parcelle) et dans le temps, en phase avec le temps long de la forêt. Ces orientations définissent notamment où, comment et à quelle fréquence vont se dérouler les récoltes de bois et les travaux de renouvellement de la forêt (actions de sylviculture).
… de la surface est concernée par la sylviculture (170 ha) :
- à court (moins de 20 ans), moyen (20 à 40 ans) ou long terme (au-delà de 40 ans), les forestiers réaliseront des interventions pour produire du bois de manière durable
… de la surface n’est pas concernée par la sylviculture (30 ha) :
- espaces non boisés et espaces de protection contre les risques naturels
Les différents types de coupes sont détaillés ci-contre.
Certains peuplements, jeunes ou éclaircis récemment, ne sont pas concernés par des coupes sur la période de l’aménagement forestier.
De la jeune pousse à l’arbre adulte, la lumière est essentielle à la croissance des arbres. Couper certains arbres permet de mieux répartir la lumière au profit des plus vigoureux, un peu comme on éclaircit des semis dans un potager. Récolter un arbre arrivé à maturité libère de l’espace et de la lumière pour les générations suivantes.
Le changement climatique fragilise certains peuplements : sécheresses, maladies, attaques d’insectes… Dans ces situations, des coupes dites « sanitaires » peuvent être nécessaires pour retirer les arbres dépérissants, limiter la propagation des ravageurs et favoriser une régénération adaptée.
Les coupes de futaie irrégulière concentrent plusieurs opérations sur une même parcelle : elles visent à la fois à permettre aux plus beaux arbres de pousser par des éclaircies localisées, à récolter les arbres matures et à apporter de la lumière aux jeunes pousses.
Coupes d’éclaircie : 25 % de la surface totale de la forêt du Grand Bois
Coupes de régénération : 5 % de la surface totale de la forêt du Grand Bois
Le semis
Les arbres ont grandi
La maturité
Le renouvellement
Les coupes sanitaires sont des interventions nécessaires lorsque la forêt est fragilisée, pour retirer les arbres malades ou dépérissants et permettre son renouvellement, que ce soit par régénération naturelle ou par plantation.
En forêt du Grand Bois, 7 ha d’épicéa feront l’objet de coupes sanitaires dans la période de l’aménagement forestier.
Arbres dépérissants
Coupe sanitaire
Renouvellement adapté au nouveau climat
La forêt de demain
Les coupes de régénération en futaie régulière, les coupes en futaie irrégulière ou les coupes sanitaires ne sont pas une fin en soi : elles marquent une étape dans le cycle de vie de la forêt. Elles sont suivies de travaux forestiers qui permettent d’accompagner le renouvellement des peuplements, de favoriser la biodiversité et de renforcer la résilience de la forêt face aux changements à venir.